Des êtres de relations

Dès l’âge le plus tendre, nous tissons des liens avec notre entourage. Ces liens ont pour but d’assurer notre survie en développant les alliances permettant de satisfaire nos besoins essentiels. Ils ont été catégorisés par Éric Berne, fondateur de l’Analyse Transactionnelle (A.T.), en 3 grandes familles :

– besoin de Stimulus et de sensation (5 sens)
– besoin de Reconnaissance (sentiment d’exister)
– besoin de Structure (temps et espace)

Des besoins psychologiques aux jeux psychologiques

Pour se sentir exister, l’humain dans ses jeunes années a besoin du regard et de l’attention de ses parents. Que cette reconnaissance s’exprime positivement (amour, bienveillance) ou négativement (manque d’amour, maltraitance). Des expériences ont prouvé que l’absence de reconnaissance est pire qu’une reconnaissance négative car elle peut conduire à la folie, voire à la mort. Ce sont les besoins psychologiques.

Les jeux psychologiques sont des stratégies mises en place par le jeune humain pour répondre à la satisfaction de son besoin de reconnaissance, en conformité avec les codes relationnels de son environnement proche.
Pour Éric Berne, les jeux psychologiques sont le « déroulement d’une série de transactions cachées et complémentaires progressant vers un résultat bien défini et prévisible ».

En clair, chacun de nous joue de façon inconsciente. Les scénarios ont tendance à se répéter, ce qui nous donne parfois l’impression de tourner en rond dans une relation, voire de répéter un même scénario dans des relations similaires. L’issue est presque toujours la même et ne nous étonne plus.

Le triangle dramatique

Qui dit jeu, dit rôles. Car le jeu psychologique est un jeu de rôle au sens propre du terme.
S. Karpman a conçu ce schéma pour l’illustrer :
Triangle-Dramatique-2
Le principe du triangle est assez simple :
Au centre se trouve un problème (PB), les interlocuteurs vont se positionner chacun dans un rôle et peuvent utiliser successivement les deux autres.

Exemples :

1 – Lorsque j’aide quelqu’un qui ne m’a rien demandé je suis dans le rôle du «sauveur». Bien souvent, je m’attire des ennuis, puisque la personne que j’ai identifiée comme «victime» n’a pas sollicité mon aide officiellement. Je suis alors accusé de me mêler de ce qui ne me regarde pas, la «victime» se transforme en «persécuteur» et je prend à mon tour le rôle de «victime».

2 – Le «sauveur» peut également se transformer en «persécuteur» dès lors que la «victime» refuse l’aide qu’il lui impose. Il peut alors avoir envie de faire payer à la «victime» son manque de reconnaissance.

3 – Si un nouveau «sauveur» entre dans le triangle, c’est reparti pour un tour !

Vous l’aurez compris, la roue tourne tel un manège dès que nous y prenons place. Et,
immanquablement, nous y prenons place !
Non seulement nous entrons dans la danse mais nous avons tous une préférence pour un des rôles évoqués plus haut.

Comment sortir du triangle ?

Bien qu’il n’y ait pas de formule magique pour sortir du triangle dramatique, il existe fort heureusement des solutions, à condition de fournir quelques efforts.
L’un des principaux, selon moi, consiste à prendre conscience de ce qui se joue. Pour cela, il est utile de découvrir les indices qui nous faciliteront la tâche.

Par exemple :

  • être à l’écoute des émotions qui nous traversent,
  • les nommer et proposer d’interrompre la conversation afin de nous permettre de revenir à un état émotionnel plus serein et propice au dialogue,
  • adopter une position « méta », c’est à dire prendre du recul par rapport au contenu afin d’observer nos comportements.
  • etc.

L’objectif étant de donner du sens à ce qui se passe et le partager avec notre interlocuteur.

Entrez dans la coopération !

Nous ne pouvons pas nous débarrasser une bonne fois pour toute du risque d’entrer dans un triangle dramatique, c’est un fait.
Au mieux, nous pouvons entraîner notre conscience à repérer les signes avant coureur du jeu ou ceux indiquant que nous sommes entrés dans le triangle.

L’accompagnement professionnel, ou personnel, sont les outils les plus efficaces pour développer notre conscience. En effet, ce sont des pratiques qui, non contente de favoriser la compréhension de soi et du monde qui nous entoure, modélisent également un mode relationnel basé sur l’écoute, la coopération et l’engagement.
Les professionnels de l’accompagnement que sont les coachs sont formés à une écoute particulière, aiguisée pour entendre ce que leurs clients n’entendent plus de leur discours.

S’autoriser à être accompagné pour améliorer sa connaissance de soi, de ses stratégies propres et de sa vision du monde, est un moyen pertinent d’entrer dans la coopération, avec soi et les autres.

Si seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !

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