La petite mare du jardin s’est peuplée au fil des années de nénuphars, menthe d’eau et iris entre lesquels nagent des poissons rouges, oranges, jaunes et gris. Le confinement fût l’occasion d’observer de près ce petit monde aquatique. J’ai eu la chance d’observer une libellule « Demoiselle » qui venait juste de sortir de son ancienne enveloppe de larve (de nymphe pour les connaisseurs !). Elle terminait sa métamorphose un peu plus haut, au soleil, laissant durcir ses ailes et s’habituant à ce nouveau corps.

Émerveillée, cette observation m’a laissée pensive…
Et dire qu’avant de voler, la libellule a passé tout l’hiver dans cette eau un peu vaseuse, sans laquelle elle n’aurait pas pu grandir et sortir à l’air libre pour s’envoler !
Que nous inspire l’histoire de cette Demoiselle ? Qu’il est possible de penser et de gagner l’air libre quand on est sous l’eau ? Que nous possédons des ailes sous notre cuticule qui ne demandent qu’à se déployer ? Que derrière nos masques ternes se cachent des créatures aux reflets lumineux ? Que la vie est une suite de
métamorphoses, que nous sommes sans cesse appelés à grandir et à regarder vers le ciel ? Ou tant d’autres choses que je vous laisse imaginer !
Et vous, où vous emmène l’histoire de la Demoiselle ?
Isabelle Lafond
Article déjà paru dans la lettre hebdo n°8 « Tous confinés ! » de l’aumônerie de la maison d’arrêt d’Angers, le 31 mai 2020.